Poussières de ... (2)

Poussières de répit

Par le Duke of Buckingham

Comme une pluie bienvenue, la pause providentielle.
Saisie au vol, l'idée-lumière qui s'étiole déjà
D'avoir été laissée libre ;
Comme une vague de remords sur une toile grise.

Fragments de jours et ronces des nuits
Silence studieux d'un réveil assoupi
Prétentions de nulle part ni de personne
Suspension des heures, tocsin du vide.

Entendu au rivage de mon inconscience :
"Tu grandiras, tu diras, tu feras."
Étendu aux confins de mon impuissance,
L'automate n'a pas su que c'était vain.

Extraction d'un corps du logis transfiguré
Actions sottes sur la carte inanimée
Musique abolie, êtres éventés
Nulle trace sur quoi me reposer.

Minuscules partenaires de veillée
Éphémères étés ensevelis
Il y avait écrit, je ne sais où :
"Divague, erre, déserte."

Une part de moi a cru entendre :
"Je t'arrache à tes rêves chétifs,
J'abandonne la barque avec toi à son bord
et la laisse t'attendrir sur les laineux récifs."