KOLTES REDOUTABLE METTEUR EN SCENE !


(pour que vous compreniez mieux le travail sur le corps et la diction ;-)
"A la fin des années 70, Koltès a dirigé une de ses premières pièces: “Le Chant des chants”,
distribuant ses proches amis. Les répétitions sont acharnées. 
Koltès s’inspire de Grotowski, Artaud et de l’expressionnisme allemand.
L’aridité, la radicalité, l’extrême tension des répétitions qui commencent au début du mois pèsent sur les jeunes comédiens.
On mesure difficilement l’exigence de Koltès alors.
(...)
Il fait faire aux comédiens des exercices de diction qui déconstruisent le mot, de respiration et de regards, de mise en intensité des corps, un travail sur la perception de l’espace qui libère le corps, des mouvements exigés toujours contre l’intuition réaliste pour faire surgir les conflits.

Le metteur en scène cherche à faire naître entre les acteurs des liens d'une nature qui dépasse la relation qu'ils pourraient nouer avec leurs personnages : il n'y a pas, pour lui de compréhension du rôle qui passe par l'explication psychologique, mais un travail de perception du monde, d'écoute du texte, de respiration et de diction.
Koltes propose des exercices proches de méditations transcendatales ou du yoga. 
C’est la grande leçon de ces semaines. Dangereuses pour des acteurs amateurs encore fragiles. Et c’était fatal, ce travail harassant, en raison de la fragilité même du Théâtre du Quai, finit par se retourner contre le metteur en scène: après qq semaines de répétition, B. Müller (une des comédiennes) renonce, épuisée, découragée. A moins d’un miracle, il faut renoncer aux représentations."
EXTRAIT DE LA NOUVELLE (et passionnante) BIOGRAPHIE - Ed de Minuit